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Conférence-débat du 6 juin 2025 organisée par URBA – Une coopération bilatérale intense depuis 1965 : quel impact durable, quelles perspectives?

6 juin 2025 | URBA KBAU

Vendredi 6 juin 2025 – Conférence débat « Une coopération bilatérale intense depuis 1965 : quel impact durable, quelles perspectives »? 

 

« La coopération au développement peut-elle vraiment constituer un facteur de développement durable ou est-elle également un facteur de pérennisation de dépendance sans impact décisif sur le développement ? »

 

L’URBA-KBAU avait réuni quatre intervenants choisis pour constituer un panel où chacun éclairait une ou plusieurs des nombreuses facettes de la coopération belge.

M. Jean VAN WETTER, CEO d’ENABEL, l’agence belge chargée de mettre en œuvre les programmes de coopération officielle belge, a présenté sa vision dynamique de partenariats internationaux dans lesquels ENABEL veut s’inscrire efficacement pour relever, dans le nouvel environnement géopolitique, les défis mondiaux urgents tels que le changement climatique, les inégalités sociales et économiques, les tendances démographiques, la paix et la sécurité.

Le Chevalier Loïc DE CARNIERE, CEO et fondateur d’INCOFIN Investment, a partagé sa passion pour contribuer activement aux défis de l’emploi et d’une prospérité mieux partagée dans une Afrique qui fait face à une forte démographie. Auteur d’un livre récent très documenté, il plaide pour des efforts plus substantiels, dont il est lui-même un acteur engagé, en faveur du secteur privé par l’implication d’acteurs privés locaux.

Présentation Powerpoint

Mme Henriette UMULISA, Secrétaire Exécutif de l’ONG Solidarité Protestante, active dans les trois pays frontaliers : RDC, Rwanda et Burundi, a partagé ses expériences de terrain, par des actions de proximité en faveur de communautés rurales, privilégiant la solidarité entre membres des communauté bénéficiaires. Une particularité relevée :  ces actions sont menées indistinctement dans les trois pays

Prof. Aymar NYENYEZI BISOKA, chercheur du FNRS et professeur à l’Université de Mons, a développé sa lecture « décoloniale » du thème « La coopération, facteur de développement ou de pérennisation de la dépendance extérieure? ». Ayant choisi d’élaborer son analyse à partir du postulat que l’Occident cherche à dominer les pays du Sud, il n’a guère eu de mots positifs pour la coopération belge, pas plus que pour les autres pays occidentaux qu’il voit comme menant une entreprise de domination pour entretenir la dépendance dans la pauvreté !

Présentation Powerpoint

Les quatre intervenants se sont ensuite prêtés à un long échange de questions-réponses fort animé, portant plutôt sur le travail d’ENABEL : les délais d’exécution de projets, les contraintes pratiques liées à l’environnement dans lequel les projets sont exécutés, etc. La conférence s’est achevée autour d’un moment de convivialité permettant aux participants de poursuivre les échanges avec les panelistes et de nouer de nouvelles connaissances.

Commentaires.

La riche diversité du public était appréciée, tant en présentiel qu’en distanciel, et la vision du CEO M. Jean Van Wetter a mis en évidence combien ENABEL est une institution pleinement au diapason des courants mondiaux et qu’elle s’applique à répondre aux attentes d’efficacité, de transparence et des priorités des partenaires. 

Le Chevalier Loïc De CANNIERE , auteur du livre récent « Afrika, een gedroomde toekomst » ( traduction anglaise « The Future of Employment in Africa: Demography, labour markets and welfare ») s’est révélé comme un acteur motivé, non pas par l’appât du gain, mais comme un activiste passionné par le développement accéléré et durable des dizaines de millions de jeunes Africains, en proposant des formules réalistes aux partenaires africains.  

De même, Mme Henriette UMULISA a été convaincante en présentant des réalisations durables plus fréquemment mises en œuvre dans les communautés rurales par des ONG, mais soulignant combien l’inclusion d’une clause de solidarité des premiers partenaires envers d’autres candidats contribue à la durabilité et à la multiplication des résultats positifs.

On ne peut que regretter que le Prof Aymar NYENYEZI BISOKA n’ait pas inclus les éléments endogènes africains constitutifs d’échecs ou de piètre performance de certains projets de développement. Pourtant de nombreux analystes objectifs africains relèvent sans complexe des problèmes de mal gouvernance, de corruption, d’intérêt variable des autorités pour des domaines qu’elles laissent à la charge des partenaires extérieurs, libérant ainsi les recettes nationales pour des secteurs dans lesquels la souveraineté nationale accorde plus de liberté de manœuvre.

Le temps manqua pour aborder aussi les autres aspects de la coopération belge qui ont contribué à leur tour à des impacts importants : la coopération militaire, financière, universitaire, multilatérale, people to people…

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